« La psychanalyse, ça ne sert pas à être heureux ; ça sert à passer d’une souffrance névrotique à un malheur banal, » disait Freud. Cela ne semble rien, c’est pourtant un pas de géant, une prise de conscience capitale. Que l’on explore avec le philosophe André Comte-Sponville.

Dans la souffrance névrotique, nous sommes prisonniers de notre inconscient, de notre enfance, de nos symptômes. Nous ne savons pas ce qui « cloche », ce qui dysfonctionne.

Dans le malheur banal, nous sommes conscients de ce qui ne va pas, et nous pouvons, dès lors, choisir de nous battre. Nous savons ce qui « cloche » et nous ne sommes donc plus dans une illusion, mais dans le réel, dans la vérité. Nous redevenons acteur et non plus spectateur de notre souffrance.

« C’est l’illusion qui rend malheureux, car toute illusion débouche sur une désillusion. Inversement, c’est la vérité qui permet de prendre sa vie à bras-le-corps »

« Mais la vraie question, c’est bien sûr: une fois qu’on est dans le malheur banal (donc, en gros, une fois qu’on est guéri), qu’est-ce qu’on fait ?, » questionne André Comte-Sponville. « La réponse est bien claire: on fait de la philosophie! Bref, la philosophie commence là où la thérapie s’arrête. Quand on n’est plus prisonnier de sa névrose ou de son inconscient, quand on est en état de prendre sa vie en main, quand on peut enfin essayer d’être heureux ! »

A l’origine de cette réflexion: le philosophe André Comte Sponville

Sources,
> André Comte-Sponville: « Tendre à une vie plus humaine »: cliquez ici !
> André Comte-Sponville: « Philosopher, c’est penser sa vie et vivre sa pensée », Psychologies magazine