La connaissance parle, mais la sagesse écoute” (Jimi Hendrix). Devant une question, une problématique, et si nous cultivions notre sagesse ? Et si la connaissance passait par la sagesse ? La sagesse collective, la foule extérieure, aussi dénommée la sagesse des foules, estime que plusieurs têtes valent mieux qu’une. Ce qui n’est pas si vrai. A ce propos, connaissez-vous la foule intérieure ?

En 1906, le statisticien britannique Francis Galton se rend à un marché de bétail anglais dans lequel se déroule un concours. L’objectif de ce défi ? Deviner le poids d’un bœuf. Galton prend alors note de 787 paris et décide d’établir la médiane. Le résultat ? 1197 livres, soit 548 kg. Le plus étonnant est que le poids réel du beauf était de 1198 livres.

Le journaliste James Surowiecki relate cette anecdote, dans son ouvrage “La sagesse des foules”, paru en 2004. Concept qui remonte à Aristote (qui écrivait dans son ouvrage Politiques ”La multitude est meilleur juge”), la sagesse des foules estime que l’avis d’une foule interrogée sur une problématique est statistiquement plus juste que l’avis d’une seule personne ; les erreurs indépendantes, de chacun, tendent à se compenser. Exprimé différemment: miracle de l’agrégation, une foule d’individus lambdas peut aussi bien et même mieux répondre à une question qu’un seul expert.

A condition, toutefois, que cette foule soit diversifiée (des personnes issues de milieux divers), interdépendante (que chaque individu puisse pleinement exprimer son propre avis, c’est-à-dire sans être influencé). A cela s’ajoute la notion de décentralisation: « laisser ces différents jugements s’additionner plutôt que de laisser une autorité supérieure choisir les idées qu’elle préfère » (source wikipédia)

Et si cette foule ne comportait qu’une seule et même personne, cela fonctionnerait ? Y’aurait-il une sorte de sagesse intérieure des foules ?

Supposez qu’on vous pose une devinette, par exemple: quel est le pourcentage des aéroports mondiaux qui se trouvent aux Etats-unis ? Vous répondez au mieux que vous pouvez,” écrit Olivier Sibony dans son livre “Vous allez redécouvrir le management”, avant de renchérir: “Et là, surprise: on vous pose à nouveau la même question, en vous sommant de fournir une réponse différente. Laquelle des deux réponses est la meilleure ?

Mêlant deux variantes, soit en posant de nouveau et directement la même question aux mêmes personnes, soit en attendant trois semaines avant de leur reposer la question, Harold Pashler et Edward Vul ont trouvé une réponse à cette question. “Dans les deux cas, le résultat est le même : en moyenne, la première réponse est supérieure à la seconde. Mais ce n’est pas le plus intéressant. Le vrai enseignement de cette étude, c’est que la moyenne de vos deux réponses est bien meilleure que votre première réponse.
Harold Pashler et Edward Vul ont donné à leur découverte le nom de foule intérieure. “Aux deux moments où vous donnez des réponses, vous êtes en quelque sorte deux personnes différentes, choisies dans la foule des opinions possibles que vous pourriez produire. Quand on vous force à consulter une autre de ces personnes virtuelles, vous produisez donc une sorte de seconde opinion.”

Quand nous ne savons pas, quand nous n’avons pas de réponses précises et connues à une question, quand nous interrogeons l’avenir ; nous estimons. Et lorsque l’on nous demande une autre estimation, on nous force à reconnaître l’incertitude, le caractère incertain de notre jugement, de notre analyse. Dès lors: “nous fournissons une autre valeur incluse dans notre intervalle de confiance. C’est pourquoi, en général, la moyenne de ces valeurs est plus proche de la vérité que notre première réponse.” (Olivier Sibony)

Que ce soit la foule extérieure ou la foule intérieure, la sagesse qui en résulte est notre humilité. Être humble dans nos jugements et nos analyses qui ne sont que des hypothèses que seule la réalité validera, ou pas.

Le slow à 7 temps, qui est une méthode de prise de décision basée sur l’intelligence collective, se base sur cette notion de sagesse des foules, intérieures et extérieures. Le slow à 7 temps fait intervenir plusieurs individus qui nourrissent, par leurs réponses et leurs réflexions, la foule intérieure de celui qui dépose son problème. Et c’est au bout des 7 étapes de ce processus que la problématique s’éclaire et trouve des pistes de réponses…

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Sources: