Un homme est perdu dans le désert. Il va mourir de soif, il est désespéré. Tout à coup, il voit arriver un nomade: De l’eau ! gémit-il. De l’eau !

Le bédouin s’approche et écoute attentivement.

– S’il vous plaît, vous avez de l’eau ? répète le mourant.

– Pas du tout, je n’ai pas d’eau. Pourquoi j’aurais de l’eau ? D’ailleurs je n’en ai pas besoin. Moi je suis marchand de cravate. Tu veux m’acheter une cravate ? Regarde : j’en ai en soie, en laine…

– Je ne veux pas de tes cravates. Ce que je veux, c’est de l’eau ; c’est boire

– J’ai pas d’eau, je vends des cravates. Tu es certain de ne pas en vouloir, tu pourrai en avoir besoin. Il y a …

– Non ! Je veux de l’eau

Et le bédouin s’en va.

Le type est à l’agonie. Lorsqu’il voit, son jour de chance, un deuxième nomade qui passe par là.

– Monsieur ! De l’eau, s’il vous plait, donnez-moi de l’eau !

– Je n’en ai pas. Mais j’ai des cravates : unis, écossaises…

– Vous m’ennuyez avec vos cravates ! Je veux de l’eau !

Et le bédouin, à son tour, s’en va.

Assoiffé, le pauvre type arrive tout de même à marcher, encore un peu. Quand, soudain, il aperçoit un bar. En plein désert. Un grand établissement.

Il se précipite à sa porte lorsque le maître d’hôtel lui dit:

– Non monsieur, je regrette… Ici, on ne rentre pas sans cravate