Nous aimerions les éviter, passer au travers, ne pas les voir et ne pas les affronter, mais ils sont naturellement là: les conflits. Comment accepter l’existence des conflits ? Comment agir face aux conflits ? D’ailleurs, dans votre couple, avec vos proches ou dans votre équipe, lorsqu’un désaccord éclate: quelle posture adoptez-vous ? Etes-vous une tortue, un requin, un nounours, un renard ou une chouette ? Allons à la découverte d’une grille de lecture pertinente: la méthode Thomas-Kilmann.

Parce que deux individus n’aurons jamais les mêmes attentes et les mêmes désirs, le conflit est une tendance naturelle de nos interactions avec les autres / Because no two individuals have exactly the same expectations and desires, conflict is a natural part of our interactions with others, » Thomas & Kilmann

Lorsque deux personnes se contredisent, plusieurs réactions et comportements s’enchevêtrent pour aller soit vers la résolution, soit vers un agrandissement du conflit. Certaines personnes auront tendance à éviter les conflits, tandis que d’autres rivaliseront jusqu’à atteindre leurs objectifs (ou jusqu’à ce qu’ils arrivent à céder, à collaborer ou à rechercher des compromis).

En fait, deux facteurs influencent notre façon de réagir face aux conflits: notre motivation à rencontrer nos propres intérêts et notre motivation à coopérer avec l’autre personne. Ces deux tendances, présentées sur le graphique ci-dessous, expriment cinq façons de faire face aux conflits: rivaliser, collaborer, trouver un compromis, éviter, céder.

Modèle THOMAS KILMANN conflit tendances

La plupart des plus grandes catastrophes auxquelles nous avons assisté proviennent rarement des informations secrètes ou cachées. Elles viennent des informations librement disponibles, mais pour lesquelles nous sommes volontairement aveugles, parce que nous ne pouvons pas les gérer, parce que nous ne voulons pas gérer le conflit qu’elle provoque, Margaret Heffernan, PDG, écrivaine et conférencière

Dans la méthode Thomas-Kilmann, il s’agit en effet d’évaluer le comportement d’une personne en situation de conflit selon la combinaison de ces deux critères.

  • La coopération ou motivation à coopérer : dans quelle mesure une personne cherche ou recherche à satisfaire les aspirations des autres.
  • La détermination ou motivation à rencontrer nos propres intérêts : dans quelle mesure une personne cherche ou recherche à satisfaire ses propres aspirations.

Selon les circonstances, chacune de ces cinq attitudes présente des avantages et des désavantages. Toutefois, c’est naturellement (instinctivement ou automatiquement) qu’une personne aura tendance à adopter une attitude plutôt qu’une autre – ce que l’on nomme: le style dominant.

Sans friction, sans conflit, n’importe quel système s’arrêtera, William S Burroughs

Et c’est avec une meilleure compréhension de votre style dominant que vous connaîtrez davantage la manière dont vous gérer les conflits ; et qui vous permettra d’acquérir, dès lors, un degré de liberté accrue dans votre façon d’aborder un conflit: selon les situations et le contexte, une adaptation de vos comportements en conséquence; qu’est-ce qui est le plus adéquat ou pertinent ? Quelle posture est-il préférable d’adopter ?

modèle THOMAS KILMANN tendance animaux

LA TORTUE (TENDANCE À ÉVITER)

Je perds / Tu perds

Les Tortues se retirent sous leur carapace pour éviter les conflits. Elles renoncent à leurs intérêts personnels et à leurs rapports avec les autres. Elles évitent autant les sujets de litige que les personnes avec qui elles sont en désaccord. Les Tortues n’ont aucun espoir de résoudre les conflits. Elles se sentent démunies. Elles croient qu’il est plus facile de se retirer (physiquement et psychologiquement) d’un conflit que d’y faire face.

LE REQUIN (TENDANCE À RIVALISER)

Je gagne / Tu perds

Les Requins essaient de dominer leurs adversaires en les forçant à accepter leur solution au conflit. Leurs intérêts sont extrêmement importants pour eux et leurs rapports avec les autres le sont peu. Ils cherchent à atteindre leurs objectifs à n’importe quel prix. Ils ne s’intéressent pas aux besoins des autres personnes. Ils ne se soucient pas que les autres les aiment ou les acceptent. Les Requins considèrent que les conflits se règlent par la victoire d’une personne sur les autres. Ils veulent être les vainqueurs. Gagner leur donne un sentiment de fierté et d’accomplissement. Perdre leur donne un sentiment de faiblesse, d’échec et de médiocrité. Ils essaient de gagner en attaquant les autres personnes, en les dominant, en les écrasant et en les intimidant.

LE NOUNOURS (TENDANCE À CÉDER)

Je perds / Tu gagnes

Pour les Nounours, les rapports avec autrui ont beaucoup d’importance, alors que leurs propres intérêts en ont peu. Les Nounours désirent qu’on les accepte et qu’on les aime. Ils croient qu’il faut éviter les conflits pour préserver l’harmonie et qu’il est impossible d’en discuter sans porter atteinte aux bonnes relations. Ils ont peur que, si un conflit persiste, quelqu’un se sente blessé et que les rapports personnels soient compromis. Ils abandonnent leurs intérêts pour protéger les rapports. Les Nounours disent : « J’abandonne mes intérêts et je vous permets d’avoir ce que vous voulez, pourvu que vous m’aimiez ». Les Nounours essaient d’aplanir les conflits de peur qu’ils ne nuisent aux relations.

LE RENARD (RECHERCHE LE COMPROMIS)

Je gagne un peu / tu gagnes un peu

Les Renards s’intéressent modérément à leurs propres intérêts et à leurs rapports avec les autres. Les Renards cherchent un compromis. Ils laissent tomber une partie de leurs intérêts et persuadent l’autre personne avec qui ils sont en conflit d’abandonner une partie des siens. Ils cherchent une solution où chaque partie a quelque chose à gagner, ils veulent un compromis qui se situe entre les deux extrêmes. Ils cherchent un accord en vue du bien des deux, quitte à sacrifier une partie de leurs objectifs et de leurs rapports personnels.

LA CHOUETTE (TENDANCE À COLLABORER)

Je gagne / tu gagnes

Pour les Chouettes, les intérêts et les rapports ont beaucoup de valeur. Elles considèrent les conflits comme des problèmes qu’il faut résoudre et recherchent une solution qui leur permette, comme à l’autre personne d’en sortir gagnant. Les Chouettes considèrent les conflits comme une occasion d’améliorer les rapports en réduisant les tensions entre deux personnes. Elles essaient d’entamer une discussion en présentant le conflit comme un problème. En cherchant des solutions qui satisferont les deux parties, les Chouettes conservent de bonnes relations interpersonnelles. Les Chouettes ne seront satisfaites que lorsqu’elles auront trouvé une solution qui permette à chacun d’atteindre des intérêts communs. Elles ne seront satisfaites que lorsque les tensions et les sentiments négatifs seront complètement dissipés.

L’idée ici n’est pas de dire qu’une position est meilleure qu’une autre, mais bien de prendre un peu de recul et d’observer à quel point notre attitude naturelle nous sert suivant les situations auxquelles nous sommes confrontés et notre motivation à rencontrer nos intérêts et/ou à coopérer.

La vie résulte d’un conflit, d’une relation étroite et harmonique entre les conditions extérieures et la constitution préétablie de l’organisme, Claude Bernard

Source: Modèle THOMAS et KILMANN (Thomas-Kilmann Conflict Mode Instrument, TKI) et le centre 1 2 3 go